Conclusion
Les résultats que nous publions, confrontés aux publications
récentes sur l’emploi de la dialyse péritonéale dans
le cadre de l’insuffisance rénale au cours d’une pathologie hépatique
grave, permettent d’affirmer que la dialyse péritonéale doit
voir sa place réévaluée dans cette indication.
Il n’y a en effet aucune comparaison possible entre les résultats
catastrophiques obtenus dans les années 1960 et 1970 et ceux actuellement
rapportés, que ce soit à long terme ou à court terme.
La dialyse péritonéale apparaît comme particulièrement
intéressante pour permettre à un patient de survivre en cas
de pathologie potentiellement réversible ou d’attendre une greffe
hépatique qui reste tout de même le traitement de référence
en cas de syndrome hépatorénal, la dialyse ne pouvant bien
évidemment pas être le traitement curatif d’une pathologie qui
n’est pas d’origine rénale, mais la résultante multifactorielle
d’un ensemble de pathologies imbriquées de façon complexe et
dépendant nettement de la fonction hépatique. La dialyse péritonéale
permet de plus un assèchement de l’ascite dans le même temps
thérapeutique que le traitement symptomatique de l’insuffisance rénale,
avec de moindres complications que l’hémodialyse, notamment du point
de vue tensionnel ou des problèmes induits par l’utilisation de l’héparine.
A long terme, pour les patients insuffisants hépatiques souffrant
également d’insuffisance rénale chronique, la dialyse péritonéale
permet un contrôle de leur insuffisance rénale tout en asséchant
l’ascite, et permet de n’utiliser pendant très longtemps que des solutés
isotoniques, ce qui limite les complications métaboliques et nutritionnelles
de la technique. Ceci est possible en raison du profil dialytique particulier
qui semble se dégager des études menées chez ce type
de patients, et qui permet une dialyse excellente grâce à un
péritoine hyperperméable paradoxalement compatible avec une
ultrafiltration conservée, voire augmentée.
Ce dernier point mériterait d’ailleurs, à notre avis, une
étude approfondie afin de déterminer ce qui est à l’origine
chez les patients cirrhotiques de ce profil dialytique si particulier.
Il nous semble donc possible d’affirmer en conclusion que la dialyse péritonéale
constitue un traitement substitutif de choix en cas d’insuffisance rénale
chez un patient souffrant par ailleurs d’une hépatopathie sévère,
que ce soit dans le cadre de l’insuffisance rénale aiguë ou dans
celui de l’insuffisance rénale chronique.
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